Théobald effectue une thèse CIFRE chez Activus. Il nous présente sa thèse et ses travaux.
Bonjour Théobald, peux-tu te présenter ?
J’ai 24 ans, je suis marié, et en poste à Activus Group depuis novembre 2017 en tant qu’ingénieur d’étude/doctorant. Je prépare une thèse CIFRE intitulée « Conception, développement et mise en œuvre d’un outil de détection d’intrusion réseau pour les systèmes de gestion du trafic aérien ».
Quel est ton parcours scolaire ?
J’ai un parcours scolaire classique pour un ingénieur : après un bac S, j’ai fait 3 ans (j’ai khûbé) de CPGE (2 années à Reims et 1 an à Saint-Germain en Laye). J'ai ensuite fait 3 ans d’école d’ingénieurs à Toulouse à l’ENSEEIHT (École Nationale d’Electronique, d’Electrotechnique, d’Informatique, d’Hydraulique et de Télécommunications) dans la filière Télécommunication et Réseaux avec option Réseaux d’Opérateurs en troisième année.
J’ai ainsi obtenu un double Master (Ingénieur et Master ILORD - collaboration INSA / ENSEEIHT / Paul Sabatier).
Et côté parcours professionnel ?
Mon expérience en dehors d'Activus Group se résume à mes stages en école où j’ai travaillé pour le Service d’Infrastructure de la Défense (SID) pour développer un système de partage de fichiers et d’échange collaboratif ; et à Orange Cyberdéfense où j’ai fait mon stage de fin d’études en tant qu’ingénieur Sécurité (des Réseaux) où j’ai fait de l’intégration de service et des tests de sécurité au sein d’un lab.
Après ça, j’ai tenté un concours pour rentrer dans l’armée et suite à un accident, j’ai échoué. J’étais prêt à signer pour l'armée pour faire de la cybersécurité quand des professeurs de l'ENSEEIHT m’ont proposé cette thèse au sein d’Activus Group que j’ai finalement acceptée.
Peux-tu nous expliquer de quoi traite ta thèse ?
Le sujet de ma thèse est : « Conception, développement et mise en œuvre d’un outil de détection d’intrusion réseau pour les systèmes de gestion du trafic aérien ».
C’est une thèse CIFRE où trois parties sont en collaboration : Activus Group, l’ENAC (École Nationale de l’Aviation, où sont mes directeurs de thèse) et la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile, qui est en charge de la régulation du trafic aérien en France).
Mon travail est de proposer un système de détection d'intrusion (IDS) sur les données de l'aviation civile pour leur système de gestion de trafic aérien. Il associe des compétences en cybersécurité, réseaux et Big Data.
Le but est d’intégrer cet IDS dans notre plateforme de knowledgegraphs Connect’it afin de s’appuyer entre autres sur sa capacité de représentation graphique. Durant ces trois années de thèse, je cherche et je publie mes résultats que je présente en conférence (face à une communauté scientifique internationale).
Qu'est qu'une thèse « CIFRE » ?
C’est une thèse qui est financée par une entreprise (ici Activus-Group). Il y a trois partenaires dans une CIFRE :
- une entreprise, qui confie à un doctorant un travail de recherche objet de sa thèse (ici Activus)
- un laboratoire, extérieur à l'entreprise, qui assure l'encadrement scientifique du doctorant (l’ENAC)
- un doctorant, titulaire d'un diplôme conférant le grade de master (moi)
L'entreprise recrute un jeune diplômé de grade master, et lui confie un projet de recherche objet de sa thèse. Elle reçoit pendant 3 ans de l'Association nationale de la recherche et de la technologie (A.N.R.T.), au nom de l'Etat, une subvention annuelle. Un contrat de collaboration est établi entre l'entreprise et le laboratoire spécifiant les conditions de déroulement des recherches et les clauses de propriété des résultats obtenus par le doctorant.
Le dispositif CIFRE est garant d'un bon déroulement de la thèse pour le doctorant et l’entreprise ; et permet au doctorant d’avoir une expérience supplémentaire en entreprise.
Qu’est-ce qui t’as motivé à entamer cette thèse ?
Au départ, je n’avais pas forcément prévu de faire une thèse, j’y étais même réticent pendant mon école d’ingénieur. J'ai cependant particulièrement aimé ce sujet, qui contrairement à d’autres thèses est très appliqué : au bout des trois ans, je n’aurais pas juste des papiers ou des réflexions qui servent à la communauté scientifique, j’aurai également une application développée qui sera concrètement utilisée.
J’aime bien ce contexte de cybersécurité et d’utilité directe de mon travail. J'ai également bien aimé l'idée de pouvoir rendre un service utile et concret à un organisme de l’Etat. Je voulais réaliser quelque-chose de concret et d'utile. De plus, faire cette thèse est l'occasion pour moi de développer une expertise dans un domaine qui est de plus en plus demandé et dont on manque.
Tu partages ton quotidien entre les locaux d'Activus Group et ceux de l'ENAC. Est-ce que ce n’est pas compliqué en terme d’organisation de travail de naviguer entre les 2 ?
Ce n’est pas du tout compliqué de naviguer entre les deux, car Activus me laisse assez libre de mon organisation, j’ai de la chance d’avoir de très bons directeurs de thèse à l’ENAC et mon contact à la DTI est très arrangeant. Il faut noter que le travail d'un doctorant est avant tout un travail personnel et qui nécessite une certaine liberté pour pouvoir avancer et se plonger pleinement dans la recherche. Il faut dire que j’ai de la chance d’avoir cette liberté que me laisse Activus et ces conditions de travail qui sont assez rares dans une thèse CIFRE et qui donc me permet de faire mon travail de thésard dans les meilleures conditions possibles. Ainsi, s’il y a des semaines où j’ai besoin de passer plus de temps à l’ENAC et d’autres plus de temps à Activus, je suis libre de l’organiser comme je veux (en prévenant toujours la hiérarchie bien sûr :D ).
Quels sont tes projets une fois ta thèse obtenue ?
Après la thèse, je pourrai rester chez Activus et grâce aux compétences acquises en trois ans au sein du groupe, j’aurai la capacité de contribuer à développer une expertise de détection d’intrusion pour les systèmes industriels, au sein du l@b, à la fois pour des organismes importants tels que la DGAC mais aussi pour d’autres entreprises avec un réseau plus petit mais dont la notion de sécurité est tout aussi importante. Un projet pourrait être également de porter les travaux développés au sein du l@b pour l’aviation civile française à un niveau plus international et donc de continuer sur le même projet mais avec une plus grande envergure. Je peux aussi avoir la possibilité de continuer en devenant enseignant. Mais, n'ayant aucune expérience dans le domaine, je ne sais pas encore si cela est fait pour moi. Néanmoins, je devrais avoir l'occasion de donner des cours durant ma thèse.
Sinon plusieurs autres possibilités se présentent à moi grâce à l'expertise acquise dans les domaines de l'aviation et la cybersécurité. La DGAC pourrait être intéressée pour me garder afin de continuer mon travail. Je peux également choisir de mettre à profit mes expertises dans d'autres domaines ou services de l'Etat qui en aurait besoin (comme par exemple au sein de la Défense).
Pour le moment, le travail que je fais à Activus est intéressant et me plaît. Si c'est encore le cas à la fin de ma thèse, pourquoi ne pas continuer à Activus Group ? Tant que je fais quelque chose de concret et d'utile !;)
Merci beaucoup à Théobald pour avoir répondu à nos questions !
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© Photos : Théobald de Riberolles - Auteur : Fiona Juan